Eohippus



Les sentiers bleu outremer de l’autre côté de la villa mènent à la prairie des chevaux aux herbes folles. Mes pas perdus s’emmêlent dans le puzzle des empreintes sabotées des équidés. Les papillons de nuit s’accrochant follement à mon pantalon blanc m’emmènent vers le chemin obscur des héritiers de l’eohippus. Mes espadrilles couleur de lune tachées d’herbes mouillées boivent l’exquise rosée de la nuit. Je respire la fraîcheur de mes foulées prises dans le sillon galopé. J’avance à grandes emballées quand une odeur de crin fauve étreint mon corps perlé de fièvre équine. À travers les arbres endormis, je vois défiler des ombres en amazone sur les isabelles emportées dans les croisades infinies. Un bonheur rare et nouveau m’attend encore… Je cavale toujours dans le chemin nocturne parfumé de pailles et de robes. Au bout de l’allée cavalière boisée de claires-voies, je vois une grande étendue bleu nuit peuplée de créatures à la robe illunée. Immobiles et silencieuses, une étoile filante passe et disparaît loin, très loin avec le paysage noir aux crinières chimériques...



Grotte de Lascaux - Chevaux


 

Aucun commentaire: